La dyslexie est un trouble du langage écrit (lecture et écriture) relativement fréquent : 6 à 10 % des enfants en souffrent. Ce trouble persiste au-delà de l’âge normal d’apprentissage de la parole, et bien souvent, l’installation du langage est retardée. C’est pourquoi il est important de consulter un spécialiste dès les premiers signes, car très souvent, une rééducation orthophonique s’impose.
Ne pas voir de la dyslexie partout
Il est tout à fait normal qu’un enfant au début de son apprentissage de la lecture présente des symptômes similaires à ceux de la dyslexie et fasse des inversions. Mais si ces difficultés persistent au-delà de la première année, ce trouble peut être en fait une pathologie appartenant aux troubles spécifiques du développement. Ensuite ses troubles de lecture peuvent être provoqués par des éléments extérieurs, et c’est souvent le cas chez les enfants qui ont un trouble auditif, un trouble de la vue, un trouble de l’élocution, ou ceux vivant dans une famille bilingue,…
La dyslexie
On parle de dyslexie lorsque l’on constate des hésitations, des incompréhensions, des erreurs, des inversions de syllabes en miroir, des fautes ou des mutilations dans le langage lors de la lecture. En pathologie, la dyslexie est définie comme un trouble psychique ayant des répercussions au niveau de la parole et de l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Son étymologie grecque « dys » signifiant difficulté et « lexis » le lexique, les mots, montre que la dyslexie serait fondamentalement un trouble du langage. C’est une difficulté d’accès au langage écrit accompagnée de problèmes d’expression orale et marqué par des difficultés dans l’enchaînement des idées et ceci malgré des capacités intellectuelles normales. Souvent l’enfant dyslexique utilise des formulations peu précises, a une pauvreté du vocabulaire et cherche beaucoup ses mots. La dyslexie peut être plus ou moins prononcée selon les individus, et peut parfois amenée à une déscolarisation temporaire (pour une rééducation individuelle car parfois la dyslexie peut être un véritable obstacle dans l’apprentissage à l’école) mais en aucun cas cela n’a de répercussion sur son intelligence. Car il est démontré qu’un dyslexique est souvent par contre bon en mathématiques ou autre matière scientifique à chiffres (et non à lettres). Les spécialistes la définissent comme une difficulté durable de l’apprentissage de la lecture chez des enfants intelligents, normalement scolarisés et indemnes de troubles sensoriels. Elle s’accompagne fréquemment de difficultés d’orthographe d’où l’utilisation d’un terme plus spécifique « dyslexie-dysorthographie ». La dyslexie est un sérieux handicap car l’enfant dyslexique ne parvient pas à segmenter correctement le langage afin de pouvoir lire.
Les signes
Malheureusement, encore trop souvent aujourd’hui, la dyslexie est diagnostiquée un peu tard à la suite de moqueries subies par l’enfant et éprouvantes psychologiquement pour lui, ou à la suite d’un échec scolaire déjà installé. En règle générale, les signes de la dyslexie sont un inversement de l’ordre des lettres ou de syllabes (branche devient chambre), voir de mots, une omission ou un ajout de son dans un mot. A la lecture de certaines lettres, une confusion (qui n’est pas systématique elle se fait selon les moments) se créée chez l’enfant qui remplace la lettre par une forme voisine ou proche phonétiquement : m, n et u, ou p, b, d, q et g. D’ailleurs, la lecture est souvent hésitante voir parfois incompréhensible.
Les causes et troubles
Aucune cause spécifique avérée n’explique la dyslexie. Les antécédents familiaux sont assez fréquents. Certains avancent aussi que des désordres physiologiques ou des troubles psychoaffectifs peuvent être à l’origine de la dyslexie chez l’enfant tout comme un manque de vigilance ou d’attention qu’il ressent. D’autres encore remettent en cause le système éducatif (classes surchargées, méthode inadaptée…). Dans le cas d’une dyslexie, certains troubles peuvent apparaître. La maladie est souvent accompagnée de trouble de l’orientation, de la motricité oculaire, de la perception du rythme de la lecture, du langage avec inversions voir même des troubles affectifs pouvant entraîner agressivité ou passivité et souvent liés à l’échec scolaire de l’enfant. Quelques thèses Pour le psychologue et psychanalyste Bruno Bettelheim, la dyslexie ne serait pas toujours dues à l’inattention, ou au manque de connaissance de l’enfant mais à des émotions ou à des angoisses que les mots ou le texte « lus » éveillent en lui. Selon le psychanalyste Isi Beller, la dyslexie remonte aux toutes premières étapes de l’acquisition du langage. Avec à l’origine, une mauvaise différenciation de sons « semblables » prêtant à confusion. Le professeur Pierre Debray-Ritzen, lui, a montré que la dyslexie pouvait être d’origine héréditaire : il a mené des observations auprès d’enfants dyslexiques qui ont montré que 62 % d’entre eux avaient des antécédents familiaux de dyslexie. Certaines recherches ont aussi mis avant que les plus jeunes dyslexiques sont souvent des enfants nés prématurément. D’autres chercheurs se retrouvent sur un point. Selon eux, elle serait due à des problèmes affectifs préexistants, proche du trouble de la personnalité et la dyslexie correspondrait à un refus de communiquer pour des raisons liées au vécu et à la personnalité. Et cette confusion dans la langue et dans le texte serait la façon de montrer un désordre intérieur.
Le traitement
Plus le diagnostique sera fait tôt, plus le traitement sera efficace et moins les difficultés troubleront votre enfant (qu’elles soient à l’école, à la maison,…). C’est pourquoi il est important de suivre son enfant, de voir s’il a des problèmes d’attention et de faire attention à sa scolarité. Souvent l’orthophoniste est la méthode salvatrice et peut être aussi accompagnée d’une psychothérapie (car la dyslexie n’est vraiment pas facile à vivre). Parfois, il est nécessaire aussi que l’enfant quitte une scolarité dite normale pour un temps, afin de suivre des cours adaptés.
Vivre la dyslexie
Etre dyslexique s’est savoir que pour assimiler les connaissances, par exemples, le travail sera plus long. Les étudiants dyslexiques n’ont pas de problèmes pour comprendre et assimiler des connaissances. Ce qui caractérise la dyslexie, c’est de grandes difficultés à identifier les mots, ce qui rend la lecture et l’orthographe imprécises et fatigantes entraînant aussi des problèmes dans la mise en forme de leur savoir sous forme écrite. Ils ont une lecture plus lente, ont des difficultés à lire un texte long et dense, ont des problèmes d’orthographe, de syntaxe, de ponctuation. Ils utilisent souvent les mauvais mots de liaisons, ont beaucoup de mal à prendre des notes et ont des problèmes de mémoires à court termes.